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L’anarchisme de 1917 à 1939

Depuis un siècle, le mouvement anarchisme s’est développé sur fond de misère sociale et de répression brutale. Les deux guerres mondiales et la révolution russe stoppent l’expansion de l’anarchisme.

 

L’insurrection militaire

A la sortie de la première guerre mondiale, les idéaux anarchistes sont totalement occultés par le nombre de soldats tués et blessés. En Russie, les libertaires sont chassés du pouvoir. Pourtant, le mouvement perdure et subsiste dans certains pays comme en Espagne et aux Etats Unis. En Amérique du sud, l’anarchisme demeure un idéal et de luttes sociales contre les grands propriétaires terriens.

La révolution mexicaine de 1910 est la première révolution sociale sous l’impulsion des frères Flores Magón. Ils prônent l’insurrection armée des  paysans qui vivent pour la plupart dans une très grande misère. Les peuples natifs ont été quasi tous exterminés. L’illettrisme, la maladie, la famine et le fouet sont le quotidien. Toute révolte est sévèrement punie et des exécutions sommaires sont courantes. Les révoltes menées par Zapata, par Pancho Villa et par les frères Magon anarchistes gagnent des territoires. C’est la première fois que les anarchistes disposent d’une armée composée de paysans mexicains mais aussi d’étrangers venus les soutenir. Ce sont les premières brigades internationales. On y retrouve des américains du nord et du sud,  des irlandais et d’autres européens en quête d’idéal anarchiste.

Le combat reste inégal, l’armée mexicaine reprend les villes conquises et la répression est sanglante. Des milliers de révolutionnaires sont exécutés sans procès.

En Russie, les communistes et les anarchistes  ont pris le pouvoir en 1917. Dans un premier temps, des lois sociales sont adoptées comme la journée de 8 heures, l’abolition de la peine de mort, la liberté d’expression et de la presse. La révolution russe émerveille tous les anarchistes du monde qui voient leur idéal enfin triomphé. Les batailles entre anarchistes et communistes, Bakounine et Marx sont oubliées.

En Ukraine, le mouvement libertaire sous la conduite d’une des plus grande figure de l’anarchisme au 20ème siècle,  Nestor Makhno, issu d’une famille d’anciens serfs paysans. Grâce à son intelligence et à son sens stratégique, il prend la tête de l'armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne. Comme les légions des Spartacus, son armée prend une à une les villes ukrainienne. Son armée se compose essentiellement de paysans dont le nombre avoisine 40 000 individus.

En octobre 1919, Makhno et ses comparses (la Makhnovchtchina) sauvent la révolution russe face à la reconquête de l’armée blanche tzariste.  Il fait la jointure avec l’armée rouge communiste. Son emblème est un drapeau noir à tête de mort.

A Moscou, Lénine et les communistes commencent à se méfier des anarchistes qui critiquent que la peine de mort est toujours en vigueur et le pouvoir trop concentré autour de quelques hommes comme Lénine et Trotski. Ce dernier entreprend alors de discréditer le mouvement anarchiste par la propagande. Les libertaires sont alors présentés comme des agents provocateurs désorganisés et dangereux. Beaucoup d’entre eux sont emprisonnés.

Pourtant, quand le grand théoricien du communisme libertaire, Pierre Kropotkine meurt en 1921, des funérailles nationales sont voulues par Lénine.

Mais peu après, le régime bolchévique pourchasse les anarchistes, les emprisonne et parfois les exécute.

En mars 1921 a lieu la révolte des marins de Kronstadt qui dénoncent la  dictature des commissaires bolcheviques. Les insurgés revendiquent la démocratie ouvrière et paysanne confisquée par le parti communiste. Trotski envoi alors 50 000 soldats de l’armée rouge réprimer les 15 000 marins de la base militaire russe de Kronstadt. La révolte est écrasée par les bombes.

En Ukraine, la Makhnovchtchina demeure une poche de résistance contre la dictature bolchévique. Pourtant, lors d’un conseil militaire, les officiers de l’armée makhnoviste sont arrêtés par la Tcheka (police bolchévique) puis exécutés. Makhno est ses derniers partisans sont obligés de s’enfuir en Roumanie.

 

La persécution

A la sortie de la première guerre mondiale, avec le soutien de la bourgeoisie, les idéologies nationalistes triomphent. L’anarchisme doit être anéanti.

En Russie, les derniers libertaires sont emprisonnés dans les goulags. De juillet à septembre 1921, la police soviétique (la Tcheka) emprisonne et exécute de nombreux anarchistes comme fanny et Aron Baron et le poète Lev Tcherny.

Les anarchistes sont pourchassés dans  tous les pays du monde car dans le reste de l’Europe, ce sont les nationalistes qui prennent le pouvoir. En Allemagne et en Bulgarie, les anarchistes sont arrêtés, exécutés comme le bulgare Georges Chéïtanov dont la tête aura été présentée sur un plateau au roi Boris III.

Plus tôt, en novembre 1918, dans le chaos de la fin  de la guerre, la révolution allemande met fin  à l’empire allemand. Des villes comme Berlin ou des régions comme la Bavière sont prises en main par des gouvernances socialistes et libertaires. La situation en Allemagne est révolutionnaire mais la gauche est divisée entre réformistes et révolutionnaires. La ligue spartakiste prône la dictature du prolétariat alors que le parti SPD recherche la conciliation avec les partis de la bourgeoisie. Début janvier 1919, les rédactions sont occupées par les spartakistes. Le pays est au bord de l’insurrection. Le Gouvernement dirigé par le SPD sou le régime de la République de Weimar ordonne le retour à l’ordre. Les troupes gouvernementales répriment violemment les insurgés.  

Début janvier 1919, des leaders communistes comme Rosa Luxembourg et  Karl Liebknecht, dirigeants de la ligue spartakiste sont arrêtés puis assassinés par les militaires. En mai 1919, la ville de Munich dirigée par la république des conseils de Bavière (conseils ouvriers) est reprise par l’armée gouvernementale composée de corps francs. Gustav Landauer, anarchiste allemand d’origine juive est battu à mort par les corps francs et son cadavre est laissé en pleine rue durant plusieurs jours pour l’exemple.

Le 6 décembre 1928, L’élite politique et bourgeoise envoie l’armée réprimer dans le sang, 25 000 travailleurs grévistes de l'United Fruit Compagny. C’est le massacre de la bananeraie. Plus de 100  grévistes sont abattus.

Plus tôt, le 4 mai 1919, 3000 jeunes anarchistes chinois 3 000 étudiants se réunissent pour manifester à Pékin, devant la porte Tiananmen. Ils contestent l’influence du Japon dans leur pays mais aussi le poids des traditions, le pouvoir des mandarins et l’oppression des femmes. Un jeune étudiant sera témoin de la répression policière brutale, un certain Mao.

En Italie et au Japon, la répression tue dans le sang les leaders anarchistes.  Comme le disait le leader italien Malatesta, ‘la bourgeoisie fera payer par des larmes de sang les tentatives des révolutionnaires ». En 1923, deux jeunes anarchistes japonais Ito Noe et Sakae sont sommairement exécutés et leurs familles sont massacrées.

Partout où le mouvement anarchiste a tenté de développer ses idées, ses militants ont été arrêtés, emprisonnés et souvent exécutés sommairement.

Même aux Etats-Unis où le courant anarchiste est historiquement très puissant, la répression policière est brutale.

 

L’exécution de Sacco et Vanzetti

Pour la bourgeoisie américaine, la crainte réside davantage dans la montée de l’anarchisme que dans celle du communisme. Ils sont chassés, arrêtés et parfois battus à mort.

En 1917, de gigantesques rafles sont organisées. Des milliers de militants sont arrêtés préventivement puis déportés dans le paquebot Buford surnommé « arche des soviets ». Dans les cinémas, des dessins animés écrits par des partisans d’extrême droite assimilent les anarchistes à des rats qu’il faut exterminés. La mafia est souvent utilisée pour tuer des leaders anarchistes. Ces derniers ne restent pas immobiles. Certains d’entre eux organisent des attentats contre les grands patrons  comme J. P. Morgan, John D. Rockefeller, le juge de la Cour suprême Oliver Wendell Holmes ou encore le procureur général des États-Unis Alexander Mitchell Palmer. De nombreux anarchistes américains sont originaires de la migration italienne comme Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti.

Ils sont arrêtés en avril 1920, après deux braquages de banque dont l’un fait deux morts.. Leur culpabilité repose sur des témoignages douteux. Des milliers d’anarchistes américains réclament leurs libérations. Lors de leur 1er procès, Vanzetti est condamné à 15 ans de prison et Sacco est acquitté car il a un alibi.

Le deuxième procès pour le second braquage a lieu après un attentat anarchiste sanglant à Wall Street.

Le 16 septembre 1920, on utilise pour la première fois une voiture piégée. L’explosion fait 38 morts et plus de 200 blessés. Une seconde bombe  explose devant la maison du procureur général des États-Unis et seize autres sont trouvées dans des colis postaux destinés à des politiciens et financiers influents. Ces événements, entre autres, contribuent à la Peur rouge.

En juillet 1921, le climat du second procès est électrique. Pour beaucoup, il faut venger les morts de Wall Street. Les deux prisonniers sont condamnés à mort sans que la preuve de leur culpabilité soit apportée pour les braquages.  En 1925, un bandit emprisonné avoue être l’auteur des braquages et d’autres membres d’un gang et innocente les deux anarchistes. Pourtant, le juge réactionnaire refuse de rouvrir le dossier et malgré une mobilisation internationale demandant le report de l’exécution, Sacco et Vanzetti  sont tués sur la chaise électrique le 23 août 1927 à la prison de Charleston.

Ils deviennent des martyrs de la cause anarchiste à travers le monde. Il faudra attendre 50 ans pour qu’ils soient réhabilités. Le 23 août 1977, exactement 50 ans jour pour jour après leur exécution, le gouverneur du Massachusetts Michael Dukakis absout les deux hommes, les réhabilite officiellement et déclare que « tous les déshonneurs devaient être enlevés de leurs noms pour toujours ».

John Baez chantera sur un air composé par Ennio Morricone et sur  les dernières paroles de Sacco et Vanzetti, la marche funèbre des anarchistes comme un hymne mondial pour la liberté et la justice.

 

L’union générale des anarchistes

Subissant une répression massive, des idéaux révolutionnaires n’étant plus une quête populaire, les mouvements anarchistes sont très affaiblis. C’est le temps de la diaspora anarchiste et beaucoup d’entre eux viennent s’installer en France, dernière terre d’asile dans un monde où le nationalisme devient la norme dans la plupart des pays.

Face à la foule révolutionnaire, le capitalisme a choisi de soutenir les ligues d’extrême droite violentes et racistes. Ces partis d’extrême droite comme l’action française présidée par Charles Maurras,  utilisent des symboles de l’anarchisme comme la mémoire de Proudhon pour attirer à elles les ouvriers.  En Italie, Benito Mussolini impose la couleur noire de l’anarchie pour les chemises des militants fascistes.

Les anarchistes combattent la montée du fascisme comme en 1926 quand le jeune anarchiste Anteo Zamboni âgé de 15 ans tire sur Mussolini mais ne le touche pas. Il est lynché par les militants fascistes.

La même année, Gino Luccetti lance une bombe vers la voiture de Mussolini mais elle rebondit et explose dans la rue. Il est arrêté et condamné à 30 ans de prison. En 1931 et en 1932, respectivement de la part des anarchistes Michèle Schirru et Angelo Pellegrino Sbardellotto, qui sont condamnés à la peine de mort après avoir comploté contre le dictateur fasciste.

En Espagne, les anarchistes visent à plusieurs reprises le dictateur fasciste  Miguel Primo de Rivera. En France, le 22 janvier 1923, Germaine Berton tue Marius Plateau, directeur de la Ligue d’Action française et de sa branche militante les Camelots du roi.

Léon Daudet, l'une des principales figures politiques de l'Action française, était visée mais elle n’avait pas réussi à le trouver. Elle déclare à la police avoir voulu venger la mort de Jean Jaurès.

Etrangement bien qu’ayant avoué son crime, elle est acquittée, le 24 décembre 1923, tout comme l'assassin de Jean Jaurès quatre ans plus tôt.

Aux Etats-Unis, il n’ya a que les militants anarchistes pour lutter contre els milices racistes du Ku-Klux-Klan qui impose une ségrégation raciale contre les noirs dans de nombreux Etats du sud.

En 1926, des grands leaders anarchistes Archinov, Nestor Makhno, Ida Mett, Valesvsky et Linsky écrivent la plate-forme organisationnelle de l’union générale des anarchistes. Ce sont des rescapés de l’anarchie russe en exil  en France et issu pour la plupart du  mouvement Makhnoviste. Nestor Makhno, le leader de l’insurrection militaire ukrainienne de 1918 fuyant la répression bolchévique russe, est devenu en exil en France un ouvrier des chaines automobiles de Renault. De nombreux anarchistes critiquent et n’adhèrent pas à cette organisation car pour eux l’essence même de l’anarchie repose sur l’absence totale d’organisation et de stratégie. Pourtant, beaucoup considèrent que cette désorganisation est la principale cause de l’échec de l’anarchie à s’imposer comme recours au peuple.

Des débats idéologiques foisonnent. Le 11 mars 1927, Makhno décide d’organiser un congrès des mouvements anarchistes dans la banlieue parisienne rassemblant de nombreux pays du monde.

Makhno se rapproche alors de Buenaventura Durruti, figure de l’anarchisme espagnol.  En Espagne, l’anarchisme est particulièrement bien répandu car les mouvements socialistes et communistes sont avant tout libertaires, fondés sur une base très populaire, d’ouvriers et de nombreux paysans.

 

Les anarchistes dans la guerre civile espagnole

L’Espagne depuis plusieurs années est au bord de la révolution. De nombreux conflits réprimés dans le sang et notamment par le général Franco ont jalonné les années 20 et 30. Makhno meurt à Paris le 25 juillet 1934. Durruti devient la figure emblématique de l’anarchisme en Europe.

En 1936, l’Espagne vote. Les anarchistes appellent à élire des représentants du front populaire. La gauche gagne les élections et un Gouvernement se forme composé de socialistes et de quelques communistes.

La droite n’accepte pas l’élection et le général Franco appelle toutes les casernes militaires à rejoindre l’opposition pour prendre le contrôle du pays. La guerre civile éclate entre les Républicains et les Franquistes.

Franco déclenche le coup d’Etat le 18 juillet 1936. Le Gouvernement démissionne puis se reforme dans une confusion totale. Dans les villes et les villages, la résistance s’organise avec la levée en masse des anarchistes espagnols et notamment ceux commandés par Durruti. Des armes sont distribuées. Le drapeau de la CNT (confédération nationale des travailleurs) devient l’emblème de la résistance. Durruti parvient à chasser les franquistes de Barcelone puis partout dans le pays, des colonnes anarchistes se rassemblent pour former une armée de prés de 3000 hommes que l’on nomme colonne Durruti. Il  conduit ses hommes devant les troupes fascistes de Franco et parvient à gagner des territoires. Sur ces terres conquises, il encourage la collectivisation des terres et prône le communisme libertaire. 

Pourtant, Franco aidé par l’arrivée de milliers de matériels militaires fournis par le capitaliste américain, Henri Ford, par des renforts des légions fascistes italiennes et de l’aviation allemande, se lance dans une épuration politique sanglante. A Séville, 8000 individus sont massacrés à la baïonnette et à Guernica, une pluie de bombes tue des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes.

Malgré la terreur blanche, les anarchistes peuvent alors compter sur une solidarité internationale et l’arrivée d’hommes et de femmes venues combattre à leurs côtés. Ce sont les brigades internationales comme le bataillon Abraham Lincoln, le bataillon Louise Michel  venu de France. Ces soldats internationalistes découvrent alors l’application de l’anarchisme dans la gouvernance de villes comme Barcelone et de nombreux villages. L’économie, les commerces et la culture sont gérés de façon collective sans que cela conduise au chaos. Pour ces observateurs, l’anarchisme fonctionne.

La résistance de gauche composée de communistes, socialistes et d’anarchistes,  se fracture alors entre ceux dont des représentants rejoignent le Gouvernement républicain et les autres qui refusent d’y rentrer.

Les communistes aux ordres de Staline veulent que les anarchistes intègrent des milices organisées sous leur commandement. Durruti refuse. Le Gouvernement composés de socialiste et de communistes lui demande de venir à Madrid. Durruti accepte  car il souhaite relancer le mouvement libertaire dans la capitale. Le 19 novembre 1936, il meurt dans des circonstances mystérieuses. Il est inhumé à Barcelone devant une foule de 250 000 personnes.

La base anarchiste est affaiblie. Durant les journées de mai 1937, les anarchistes sont massacrés dans la ville de Barcelone par des milices staliniennes et gouvernementales. Les anarchistes sont alors chassés, emprisonnés et souvent tués par la répression du Gouvernement républicain. La révolution libertaire espagnole est vaincue et Staline peut se féliciter d’avoir anéanti le courant anarchiste comme il l’avait fait en Russie 15 ans plus tôt.

La scission des gauches profite à Franco qui gagne la guerre civile.

Des colonnes de réfugiés arrivent alors en France où ils sont parqués dans des camps comme à Rivesaltes.

En France, le Front populaire n’est plus au pouvoir. Daladier, le nouveau chef du Gouvernement  issu du parti radical a rétablit la semaine de 48 heures et signé les accords de Munich. Des lois anti étrangers sont votées. Il nomme le général Pétain ambassadeur en Espagne.

Dans tous les pays du monde, l’impérialisme est  au pouvoir. La répression sur les anarchistes est sanglante. Nombreux sont ceux qui seront exécutés ou enfermés dans des camps.

La bourgeoisie capitaliste en voulant  absolument écraser la révolution libertaire et ouvrière soutient les mouvements réactionnaires et fascistes. L’exacerbation des sentiments nationaux n’avait que pour seul objectif d’empêcher les travailleurs de s’unir. Il fallait effacer de la mémoire tous ces mouvements libertaires qui avaient aboli l’Etat, l’argent et les frontières et dont l’objectif était de construire un monde meilleur.

 

Citation reprise dans un documentaire sur l’histoire de l’anarchisme :

« C’est ainsi que dans les ténèbres de la seconde mondiale où les nationalistes libéreront les passions les plus barbares sur une terre transformée en un vaste champ de ruines. Alors que les travailleurs seront enrégimentés, fanatisés et réduits en esclavage ou en cendres, l’anarchisme pourra pour un temps se recouvrir de nuit ».

Date de dernière mise à jour : vendredi, 11 mai 2018