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La montée de l'allemagne nazie

Dans une Allemagne revancharde, ruinée par les réparations financières de la défaite et par la crise économique, une partie de la population adhère aux idées extrémistes et simplistes du nazisme. La peur du communisme et les complaisances des partis de droite avec le nazisme offrent sur un plateau le pouvoir à Hitler.

 

 

La montée du nazisme en Allemagne

Après la défaite militaire d e1918, le pays est au bord de la guerre civile. Les communistes pensent prendre le pouvoir mais la République est proclamée. Les révoltes communistes sont réprimées violemment. Les Républicains sont rendus responsables des conditions inacceptables à leurs yeux de l’armistice. La droite fustige la République et l’extrême droite assassinent le socialiste Matthias Erzberger signataire du traité d’armistice à Rethondes.

En 1920, un putsch royaliste est tenté sans succès. En 1923, des ligues d’extrêmes droites menées par un certain Adolph Hitler tentent un putsch à Munich. Hitler avec sa verve a su ramener à lui tous les mécontents et les nostalgiques d’une Allemagne dominante. Le putsch échoue mais donne aux nazis un éclairage large au sein de l’Allemagne. Hitler et ses partisans sont emprisonnés dans des conditions plutôt confortables. Hitler en profite pour écrire « Mein Kampf » sorte de livre prémonitoire. Il y raconte qu’il faut faire la guerre à la France et chasser les juifs d’Allemagne coupable du déclin de l’humanité. Il est libéré en 1924 pour bonnes conduites. L’ouvrage est publié en 1924 et se vend mal. C’est après sa nomination comme Chancelier en 1932 que les ventes de Mein Kampf explosent.

L’Allemagne est endettée et est au bord de la faillite. Le Gouvernement est obligé de recourir à la planche à billets pour payer les réparations de guerre, provoquant une inflation record. Le mark ne vaut plus rien.

Après 1924, la situation semble s’améliorer, un nouvel échéancier des répartirions de guerre est négocié. Berlin devient une des principales capitales culturelles. Le Gouvernement républicain  tente de rétablir des relations apaisées avec ses voisins. Un traité de coopération est signé avec l’URSS et l’Allemagne en 1926 entre au sein de la Sociétés des Nations (ancêtre de l’ONU) créé après la première guerre mondiale lors du traité de Versailles en 1919.

En 1925, c’est l’élection du monarchiste Von Hindenburg à la présidence de la République. La crise de 1929 touche gravement une Allemagne encore trop fragile économiquement. Le chômage grimpe en flèche et la pauvreté s’étend à toute la classe moyenne. L’inflation massive est revenue.

En 1930, le Gouvernement républicain est démissionné par le nouveau Président de la République qui nomme comme nouveau chancelier le politique de droite, Heinrich Brüning. Il mène une politique d’austérité économique provoquant ainsi une montée encore plus importante du chômage. Ses successeurs, Von Papen et Von Schleider ne parviennent pas à  renverser la crise. Début 1933, l’Allemagne compte 6 millions de chômeurs.

Les partis extrémistes surfent sur la crise, les communistes et les nazis se disputent les classes populaires et les classes moyennes ruinées par la crise. Les nazis fustigent les juifs et les républicains comme responsables de la situation. Des milices nazies procèdent à des bastonnades dans les quartiers juifs. Des bagarres de rues opposant nazis et communistes font de nombreux morts.

 

En 1932, c’est la fin de la République de Weimar, les élections législatives amènent les nazis en tête mais ils ne disposent pas de la majorité pour prendre le pouvoir. Le Président Hindenburg se sent obligé de nommer Hitler comme Chancelier en échange d’une collation avec le parti de droite de Von Papen qui devient vice Chancelier.  Hindenburg et Von Papen pensent se débarrasser rapidement d’Hitler qu’ils jugent comme incapable.

 

 

 

 

 

L’Allemagne nazie

Hitler a le pouvoir et ne va plus le lâcher. Sur les 6 premiers mois de 1933, la démocratie bascule dans une dictature. Le 27 février 1933, le Reichstag (parlement allemand) est en feu. Le pouvoir nazi veut en profiter pour faire voter des lois d’exception. Le coupable idéal est trouvé, un juif. Les milices nazies se déchainent dans les quartiers juifs. La police arrête les opposants politiques,  socio-démocrates, communistes. Les droits fondamentaux sont abolis, libre expression, grève, syndicats autres que proches des nazis.

Les dernières élections démocratiques ont lieu le ,5 mars 1933. Le parti nazi n’obtient pas la majorité mais l’alliance avec le parti national de droite lui permet de rester au pouvoir. A l’exception des communistes et des socio démocrates arrêtés, les députés votent les pleins pouvoirs à Adolf Hitler pour une durée de 4 ans. En 1934, les partis démocratiques sont dissous et le régime du parti unique est instauré, le NSDAP (parti national socialiste ces travailleurs allemands).

Lors de la nuit dite « des longs couteaux » du 29 au 30 juin 1934, Hitler fait exécuter les chefs des SA (section d’assaut) dont Röhm car il refusait d’intégrer les forces militaires. Ces militants, près d’un million d’individus, étaient utilisés par Hitler depuis des années pour terroriser les juifs et faire le coup de poing avec les communistes. Les SA devenaient une réel menace pour les SS, l’élite nazie. 

Le 2 août 1934, Le Président Hindenburg meurt. Hitler s’autoproclame Führer (guide du peuple) et chancelier d’Allemagne.  L’armée prête serment de fidélité à Hitler.

L’Etat nazi repose sur des rapports de force entre le parti nazi et l’armée ou l’administration. Hitler se place comme le fédérateur des courants nationalistes allemands. Il lance une politique de grands travaux  et de course à l’armement. La conjoncture économique plus favorable en 1935 et ces politiques d’investissement font diminuer le nombre de chômeurs. Le pouvoir incite les patrons à augmenter les salaires et à sécuriser les emplois. Les congés payés sont institués et le 1er mai devient jour férié pour fêter le travail. Le parti nazi organise des manifestations culturelles et s’insère dans les relations sociales. Cette insertion permet aux organisations du parti de contrôler la population. Les jeunes de 10 à 18 ans doivent intégrer les ligues de jeunesse hitlérienne où ils sont endoctrinés.

La propagande est massive et dirigée par Joseph Goebbels. Les SS dirigés par Himmler  ont infiltré l’armée et l’administration. Ils sont chargés de protéger Hitler. Avec la Gestapo sorte de police nazie, ils sont les instruments de terreurs du régime sur la population civile et la Wehrmacht.

En 1936, Hitler fait organiser les jeux olympiques à Berlin pour glorifier l’élite allemande face aux autres nations. C’est une réussite hormis les victoires du sprinteur Jessie Owens qui aura 4  médailles d’or.

Les premières victimes du régime sont les handicapés. Ils coutent trop chers et ne représentent pas les valeurs de force et de pureté de la race aryenne. La plupart est envoyée  dans des centres d’extermination.

Les juifs sont coupables de tous les maux selon Hitler. Depuis l’arrivée des nazis au pouvoir, les magasins juifs sont saccagés et l’accès à l’administration ou à certains métiers leur sont interdits (avocats, médecins). Le régime installe une ségrégation souvent violente. Les contacts avec la population aryenne sont interdits. Leurs droits civiques sont retirés. Est considéré comme juive toute personne ayant au moins 3 grands parents juifs.

En juin 1938, un juif allemand tue un diplomate allemand à Paris. Goebbels en profite pour organiser un pogrom contre les juifs dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938. Les synagogues et les magasins juifs sont incendiés, les juifs tabassés ou exécutés. Cette nuit est nommée « la nuit de cristal » en raison des bris de verre dans les rues. Une centaine de juifs sont assassinés et 30 000 internés dans des camps. Les juifs allemands sont contraints de payer une indemnité exorbitante d’un milliards de marks légitimant la spoliation de leurs biens. En 1939, l’Etat tente d’organiser une expulsion des juifs mais face au refus des pays d’accueil et au coût financier, il suspend la démarche. En 1941, l’émigration est interdite et l’élimination physique est enclenchée. Les nazis construisent des camps d’extermination.

Durant cette période, de nombreux intellectuels, écrivains démocrates ou juifs fuient l’Allemagne comme Bertolt Brecht ou Stephan Zweig. Les autres sont internés dans des camps de concentration. Un million de juifs  s’expatrient et beaucoup intègrent les armées des pays d’accueil.