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----- CHRONISTOVISION : Un voyage dans la grande histoire du monde

La république turque et l’indépendance arabe

Dans un contexte d’affaiblissement de l’empire ottoman, de nouveaux régimes apparaissent, la république turque et l’indépendance des pays arabes.

 

L’empire Ottoman de l’apogée au déclin

La défaite des Turcs lors de la bataille de Lépante en 1571 freine les ardeurs musulmanes sur l’Europe. A l’intérieur de l’empire, des tensions apparaissent. Le sultan Osman II est tué par les Janissaires rebelles qui forment un état dans l’état. Son frère Mourad IV lui succède en 1638. Il réprime violement cet assassinat en faisant exécuter tous les rebelles. De nombreux habitants albanais et bosniaques se convertissent à l’Islam. C’est aussi l’époque des grands vizirs. L’un d’eux, Kara Mustafa envahit la Hongrie et  assiège Vienne en 1683. Une coalition des armées hongroises, polonaises et autrichiennes repousse les Turcs lors de la bataille de Kahlenberg le 12 septembre 1683.

A partir de 1697, les Ottomans sont chassés d’une grande partie des territoires européens. Ils entrent en guerre contre la Russie au début du 18ème siècle. En 1770, la Russie détruit la flotte ottomane en mer Noire. Les Ottomans perdent la Crimée. En 1784, la Russie de Catherine II annexe l’Arménie et la Géorgie. C’est le début du déclin de l’empire Ottoman.

La révolution française et les guerres napoléoniennes suscitent des ambitions nationalistes des pays européens sous domination turque. La Grèce se soulève et obtient son indépendance en 1829. La Russie soutient ses soulèvements. L’Egypte aspire aussi à l’indépendance.

Les Etats du Maghreb passent sous la coupe des anglais et des Français. L’Algérie devient une colonie française en 1831. La Tunisie passe sous protectorat Français en 1881.

En 1826, le Sultan Mahmud II supprime le corps, des Janissaires très puissant et assassin de son prédécesseur. Ils sont remplacés par une armée de conscrits. Le sultan favorise les sciences et encourage la laïcisation du pays par la création d’écoles publiques. Le nouveau sultan Abdlülmecid réforme le pays en modernisant l’administration en adoptant le modèle français. Des voies ferrées et des routes sont construites. A partir de 1875, le pays est en faillite en raison d’une corruption massive et du luxe des dirigeants.

En 1877, le nouveau sultan Abdülhamid garantit la liberté de la presse et instaure un Parlement. Sous la pression des conflits avec la Russie puis les défaites, le sultan radicalise la vie politique, dissous le parlement  et instaure une dictature. En 1896, plus de 200 000 arméniens sont exécutés, c’est le premier génocide arménien. En 1909, les opposants s’unissent et provoquent une insurrection. Le mouvement des Jeunes Turcs soutenu par Enver Pacha prend le pouvoir. Ils rétablissent le Parlement et la Constitution sous le règne symbolique de Mehmed V. Le pays est modernisé et la laïcité est encouragée.

Les guerres balkaniques de 1912 et 1913 affaiblissent encore plus l’empire. Il perd de nombreux territoires, Bulgarie, Roumanie, Serbie. Les Ottomans se laissent entrainer dans la 1ère guerre mondiale au côté de l’empire autiche Hongrie contre une promesse de renflouement financier. Malheureusement, cette coalition perd la guerre. L’empire est détruit.

 

La chute de l’empire ottoman

A la veille de la première guerre mondiale, l’empire ottoman est déjà très affaibli notamment par les défaites face aux Russes sur les rives de la mer Noire. Il souhaite demeurer neutre mais l’empire Austro hongrois se montre persuasif et le convainc de combattre les Anglais et les Français.

Pendant ce temps, les Anglais réussissent à retourner l’Arabie Saoudite contre le joug Ottoman avec l’aide de Laurence d’Arabie. Sous la pression des familles Rothschild fervent sioniste, la Palestine accueille des émigrés juifs conformément à la déclaration de Balfour en 1917 qui prône l’établissement d’un foyer national juif en Palestine  en harmonie avec les résidents non juifs.

Les empires centraux ont perdu  et l’empire ottoman leur allié aussi. Pendant la guerre en 1915, les Arméniens coupables de trahison sont persécutés. Environ 1,5 millions d’entre eux sont massacrés ou meurent d’épuisement dans une longue marche en plein désert pour rejoindre des camps de travail.

La Turquie est occupée par les forces alliées et le traité de Sèvres de 1920 réduit l’empire ottoman à son territoire turc. Un militaire nommé Mustafa Kemal s’oppose à ce démembrement et résiste à l’occupant et au gouvernement impérial du sultan Mehmed VI. Il installe un gouvernement provisoire à Ankara et parvient à renverser le Sultan. Kemal gagne des élections et se rend très populaire.

En 1921, la Grèce entreprend l’annexion de Constantinople et d’une partie de la Turquie. Kemal et son armée repousse l’invasion grecque et expulse des milliers de civils grecs. Le 11 octobre 1922, la paix est signée avec les forces alliées occupantes. En 1923, le traité de Lausanne légitime la reconnaissance du nouvel état turc.

 

La République turque

Le sultanat est aboli en 1922 ainsi que le Califat. La République turque est proclamée en 1923 et la capitale est Ankara.

Mustafa Kemal devenu  1er président de la république entreprend une véritable métamorphose de son pays. En 1925, il est interdit aux femmes de porter le voile et le fez pour les hommes. Le pays adopte le calendrier grégorien, le système métrique et l’alphabet latin. La Turquie adopte des codes étrangers, civil suisse, commercial allemand et pénal italien. La polygamie est proscrite et l’égalité des hommes et des femmes est imposée. Les autorités religieuses sont reléguées au second rang. En 1930, le droit de vote des femmes est institutionnalisé. Elles sont éligibles en 1934 soit 12 ans avant la France.

Le 10 novembre 1938, Mustafa Kemal dit Atatürk  (père des turcs) meurt. Il est remplacé par son compagnon d’armes Inönü. La Turquie reste neutre durant la 2ème guerre mondiale et se rapproche des Etats Unis lorsque les Russes convoitent une nouvelle fois  le contrôle du Bosphore. Sa position stratégique entre la Russie et le proche Orient servira aux Etats-Unis comme base d’armement défensive face aux missiles Russes. La Turquie est membre de l’Otan.

 

L’indépendance des Arabes

L’Arabie Saoudite est sous domination de l’empire ottoman. Durant la première guerre mondiale, les anglais décident de soutenir les provinces indépendantes ottomanes de Syrie, du Liban et d’Irak en leur promettant leur indépendance en échange de combattre les armées ottomanes. L’archéologue Thomas Edward Laurence dit Laurence d’Arabie est envoyé par les services secrets anglais pour convaincre les Arabes de se soulever contre les Ottomans. Ils y parviennent mais sont trompés par les promesses des Anglais notamment celle d’unir  les Arabes dans un grand royaume entre la Syrie et l’Arabie Saoudite.

Lord de la Conférence de San Remo en 1920, sous l’influence des forces alliées, la société des Nations confie la Syrie et le Liban à la France, la Palestine et l’Irak à la Grande Bretagne. Les pays occidentaux ont besoin de pétrole pas cher. Ils exploitent les gisements sans en faire profiter les populations autochtones.

La résistance s’intensifie en Syrie. Le 7 mars 1920, le congrès national syrien élit l’émir Fayçal  Ben Hussein de la branche Achemine  (lignée de Mahomet) comme roi de Syrie. Le 25 avril 1920, la Syrie est placée sous mandat français. Le 24 juillet 1920, les troupes françaises écrasent l’armée de Fayçal. Le roi de Syrie est contraint à l’exil. Fayçal obtient le royaume d’Irak en 1921 sous mandat britannique.

En Palestine, les insurrections sont nombreuses bousculant l’autorité britannique.

 

 

 

 

La naissance du conflit palestino-israélien

A la fin du 19ème siècle, les mouvements nationalistes musulmans acceptent difficilement la laïcisation voulue par l’empire Ottoman. Dans le même temps, en Europe et en Russie, l’antisémitisme grandit. Des pogroms ont lieu en Russie provoquant un exil de juifs en Palestine en 1881. L’affaire Dreyfus fustige tous les juifs d’Europe.

En 1896, l’écrivain Théodore Herzl et le mouvement sioniste propose l’autonomie des juifs dans un nouvel Etat d’Israël indépendant. La Palestine est alors occupée par l’empire ottoman. En 1917, Lord Balfour déclare la création d’un foyer national pour les juifs en Palestine.

En 1919, l’accord Faysal Weizmann prône l’acceptation pas les Arabes de l’immigration juive en Palestine en échange de l’indépendance du pays occupé par les anglais.  Les promesses ne sont pas tenues par la Grande Bretagne mais face à une opposition de plus en plus radicale de l’immigration juive, les britanniques créent  un Etat indépendant à l’est du Jourdain, la Transjordanie.

La montée du nazisme en Allemagne provoque une immigration massive des juifs en Palestine. Une révolte des Palestiniens  a lieu en 1936 demandant la création d’un Etat indépendant et la fin de l’immigration juive. Dans le même temps, les juifs demandent à la conférence de New York en 1942 la création d’un Etat juif indépendant en Palestine.