Clovis, Dagobert, Charles Martel : les Mérovingiens
La Gaule entre dans le haut moyen-âge.
L’empire romain d’occident n’est plus. A l’est, l’empire d’Orient a survécu et sous la conduite de Justinien et Héraclius, il accentue sa puissance et va demeurer encore mille ans.
En Gaule, les Francs se disputent le pouvoir avec les Wisigoths. Le chef Francs Clovis adopte la religion chrétienne en se faisant baptiser en 496.
Clovis inaugure la dynastie mérovingienne au pouvoir d’une Franco Germanie jusqu’au 8ème siècle.
Les Francs s’imposent en Gaule.
Lorsque Clovis devient roi des Francs, les 2/3 de la Gaule, plutôt au sud sont occupées par les Wisigoths dirigés par leur roi Alaric. Une autre partie de la Gaule est soumise à un certain Syagrius, chef militaire romain, fils possible du général Aetius, le vainqueur d’Attila. Il refuse la domination d’Odoacre et a réussi formé autour de lui des groupes de miliciens ayant quitté l’armée romaine.
Clovis vainqueur de Syagrius en 486.
Clovis fin stratège, s’assure que tous les Francs le soutiennent, les Saliens, les Ripuaires et les Rhénans. En 486, avec ses guerriers Francs, il affronte Syagrius et ses miliciens près de Soissons. Syagrius est vaincu et s’enfuit vers Toulouse. Le roi des Wisigoths, Alaric le renvoi à Clovis qui le fait égorger en 487.
Le vainqueur partage le butin avec ses guerriers. L’évêque de Soissons tient à préserver un superbe vase d’argent. Afin de maintenir de bons termes avec l’Eglise, Clovis demande que lui soit restitué le vase. L’un de ses guerriers furieux refuse car la règle, c’est le partage. Il casse le vase plutôt que de le redonner. Clovis remet le vase cassé à l’évêque.
Un an plus tard, alors qu’il passe en revue ses soldats, il reconnait le guerrier qui avait cassé le vase. Clovis, rancunier de cet affront, lui fracasse le crâne avec sa hache et le tue.
Clovis épouse une princesse Burgonde nommée Clotilde en 493.
En 491, Clovis déclare la guerre aux Francs Saliens car une partie de l’aristocratie salienne ne le soutient pas et même le menace de mort. Il les fait tuer et s’enjoint tous les guerriers francs saliens. En 493, après de multiple requête auprès de Clovis, l’évêque de Reims, Rémi convainc le roi Franc d’épouser une princesse chrétienne, Clothilde, fille du roi des Burgondes. L’évêque espère ainsi que Clovis devenu puissant protège l’église contre les Wisigoths attachés à l’arianisme. Clovis accepte et épouse Clothilde, d’autant plus qu’il assure ainsi la paix avec les Burgondes installés dans le sud est de la Gaule.
L’évêque Rémi baptise Clovis le 25 décembre 496.
En 496, les Alamans pénètrent sur les terres des Francs Ripuaires qui demandent à Clovis de les chasser. Clovis intéressé d’agrandir son influence, monte une armée et affronte à Tolbiac en 496, les Alamans très bien organisés. Ces derniers mènent la bataille, tout est perdu pour Clovis lorsqu’à genoux, il implore le Dieux Chrétien de son épouse. L’avantage s’inverse, les Alamans reculent et fuient. Ils sont vaincus. Clovis décide alors de se faire baptiser. Le 25 décembre 496, l’évêque de Reims, Rémi baptise Clovis ainsi que 3 000 de ses guerriers. Il devient le premier roi germanique chrétien et s’allie toute l’Eglise très influente sur la Gaule et en Europe.
Les Francs battent les Wisigoths à Vouillé en 507.
4 ans plus tard, les Francs attaquent les Burgondes. Clovis est poussé par sa femme Clothilde car toute sa famille a été massacrée par son oncle Gondebaud. Les Francs battent les Burgondes en l’an 500 et les soumettent à leur force. Tout est prêt pour attaquer les puissants Wisigoths installés en Aquitaine.
En 504, la rencontre a lieu, Clovis et Alaric se promettent mutuellement paix et respect mais, poussé par son envie de conquérir toute la Gaule et d’imposer le pouvoir de l’Eglise, avec l’appui des Burgondes, il lance une offensive militaire contre les Wisigoths à Vouillé près de Poitiers en mars 507.
Les Wisigoths n’attendent pas des renforts Ostrogoths et engagent leur force dans la plaine de Voulon. Mal organisés, ils sont rapidement défaits. Clovis tue de sa main le roi Wisigoth Alaric et échappe de peu à la mort. L’armée Franque poursuit son avancée et prend Angoulême. De son côté, Gondebaud, roi des Burgondes avance ses pions et s’empare de Narbonne l’ancienne grande cité romaine. Les Francs descendent jusqu’aux Pyrénées et partent vers l’est quand survient l’armée de renfort des Ostrogoths. Les Francs et les Burgondes unissent leur force mais rien n’y fait, ils sont battus par les Ostrogoths près de Arles. L’avancée Franque est stoppée.
Clovis décide de s’installer à Paris et d’en faire la capitale de la Gaule qui compte à l’époque 30 000 habitants.
La succession de Clovis.
Clovis meurt le 27 novembre 511, comme le veut la tradition germanique, ses 4 fils se partagent le royaume avec 4 capitales, Clodomir à Orléans, Childebert à Paris, Clotaire à Soissons et l’ainé Thierry à Reims. En 523, ils s’unissent pour vaincre les Burgondes du roi Sigismond fils de Gondebaud.
Clodomir fait jeter dans un puits le roi Burgonde, sa femme et ses enfants pour venger sa mère Clothilde dont les parents avaient été exterminés. Clodomir est tué quelques mois par le frère de Sigismond lors d’une énième bataille contre les Burgondes. Clotaire et Childebert veulent récupérer le royaume de leur frère et ne pas le laisser à leurs neveux. Les fils de Clodomir sont égorgés.
En 533, Thierry meurt, ses descendants meurent rapidement sans laisser d’héritier. Le royaume revient à ses frères mais en 558, c’est au tour de Childebert de mourir sans descendance male.
Clotaire devient le seul roi des Francs. Il est obligé de combattre son fils Chramme qui s’est révolté contre lui. Il rassemble la famille de son fils dans une chaumière et la fait bruler en 560.
C’est à cette époque et plus précisément en 520, que Benoit de Nursie en Italie créé l’ordre des Bénédictins. Il inspire le monachisme qui apparaitra au 10ème siècle.
La guerre impitoyable entre Frédégonde et Brunehaut.
Clotaire 1er meurt en 561. Le royaume est partagé entre ses 4 fils, Sigebert à Metz, Gontran à Orléans, Chilpéric à Soissons et Caribert à Paris.
Sigebert et Chilpéric épousent deux sœurs, Brunehaut et Galswinthe filles du roi des Wisigoths d’Espagne. Avant, Chilpéric répudie sa première épouse puis aussi sa maitresse favorite, une certaine Frédégonde. En 567, Caribert meurt laissant son royaume à ses frères.
Frédégonde furieuse pousse Chilpéric à étrangler son épouse la belle Galswinthe. Chilpéric devenu libre épouse Frédégonde ravie mais Brunehaut veut venger sa sœur. Elle pousse son époux à entrer en conflit avec son frère. La guerre est déclarée en l’Austrasie et la Neustrie.
En 575, le fils de Chilpéric est tué au combat contre l’armée de Sigebert. Ce dernier parvient à battre Chilpéric et s’installe dans la capitale de la Neustrie, Paris avec sa femme Brunehaut et ses enfants. Sigebert savoure son triomphe à Vitry en Artois prés d’Arras lors d’une grande cérémonie.
Frédégonde rumine la défaite à Tournai où elle s’est réfugiée. Elle dépêche deux sicaires (tueurs à gages) à Vitry en Artois. Sur place, les deux tueurs s’introduisent à la cour et parviennent à approcher le roi. Ils plantent leurs scramasaxes (poignard) dans la poitrine de Sigebert, les lames sont empoisonnées. Sigebert meurt très rapidement à l’âge de 40 ans.
Frédégonde et son époux Chilpéric sortent du bois et prennent le pouvoir. En 575, ils font arrêter la veuve, Brunehaut et ses enfants. L’un d’eux parvient à s’enfuir avec l’aide d’un fidèle. L’enfant de 5 ans est emmené en Austrasie pour être proclamé comme nouveau roi sous le nom de Childebert II. Brunehaut est envoyée dans un couvent à Rouen. Le jeune fils de Chilpéric et d’Audovère, l’une de ses premières femmes, Mérovée a eu le temps de tomber fou amoureux de sa tante.
Mérovée est envoyé dans le Poitou pour mater une révolte mais en chemin, il file vers Rouen pour retrouver la belle Brunehaut qui cède à ses avances. Les deux tourtereaux demandent à Prétextat, l’évêque de Rouen de les marier. Il accepte, même si le degré de parenté devrait l’interdire.
Chilpéric apprend la nouvelle, il arrive à Tours en 576 furieux. Les amants se réfugient dans l’église de Saint Martin. Chilpéric les convainc de venir à sa rencontre. Chilpéric est en colère et fait tondre son fils puis le fait entrer dans un monastère près de la ville du Mans. Brunehaut est envoyée en Austrasie. Frédégonde envoie des sicaires tuer l’évêque de Rouen Prétextat.
Mérovée s’enfuit du monastère et veut rejoindre sa bien-aimée. Il n’y parvient pas, les nobles s’y opposent. Il finit par se suicider.
Frédégonde a 3 fils avec Chilpéric mais les 3 meurent emportés par une épidémie. Elle accuse Clovis, l’un des fils de Chilpéric qu’il a eu avec sa première femme. Elle le fait arrêter et assassiner. En septembre 584, Frédégonde met au monde un fils, le futur Clotaire II. Chilpéric apprend la nouvelle. Il revient de la chasse puis tout à coup, un inconnu le poignarde mortellement. Est-ce encore Frédégonde ? En tout cas, elle fait assassiner le fils de Brunehaut, Childebert II, le roi d’Austrasie. Frédégonde et Brunehaut sont à la tête des deux royaumes, la Neustrie et l’Austrasie. Elles se lancent d’incessantes batailles stériles. Frédégonde meurt en 597 de sa belle mort.
Brunehaut devient régente de l’Austrasie car ce sont ces fils qui prennent le pouvoir. En 613, durant un voyage près de Dijon, à l’âge de 70 ans, elle est kidnappée et livrée au fils de Frédégonde, le roi de Neustrie, Clotaire II. Nourri de haine, il l’emprisonne et la fait torturer durant 3 jours puis la fait assoir sur un chameau afin que ses soldats l’insultent et l’humilient. Ensuite, il la fait attacher nue à un cheval par une jambe, un bras et les cheveux puis il lâche le cheval fougueux. La vieille dame meurt dans d’atroces souffrances. Le royaume d’Austrasie est repris par Clotaire II après des guerres fratricides et stériles entre les deux fils de Brunehaut.
Le bon roi Dagobert
Le roi Clotaire II meurt en 629, son fils, un certain Dagobert déjà roi d’Austrasie depuis 623, devient roi. En 632, il fait tuer son frère, Charibert et ses descendants pour bien affirmer son pouvoir. L’arrière petit fils de Clovis, Dagobert installe sa cour à Paris.
Grand chef politique, il conclut un traité d’amitié avec l’empereur romain d’Orient Héraclius. Il soumet en 637 les Gascons puis en 638 les Bretons. Il s’entoure de grands conseillers et sa cour est l’une des plus prisée d’Europe. A la cour, un certain Pépin de Landen est déjà maire du palais. Il est l’arrière grand-père de Charles Martel.
Dagobert s’est étroitement lié à l’Eglise. Il impose le repos dominical et la participation aux messes. Il ordonne des dons à l’Eglise permettant ainsi l’édification de notre abbaye comme plus tard celle de Noirmoutier en 667.
Dagobert est bien installé à la tête d’un grand royaume unifié. Il meurt le 19 janvier 639. Il est inhumé à la basilique de Saint Denis. Ses successeurs en feront de même.
Son royaume est partagé entre ses deux fils, l’Austrasie pour Sigebert III et la Neustrie-Burgondie pour Clovis II déjà placé sous la régence d’un maire du palais. Ces derniers vont peu à peu prendre davantage de place dans l’autorité royale.
Vers 650, en Vendée, Philbert fonde le monastère de Noirmoutier puis Luçon et Saint Michel en l’Herm.
La montée en puissance des Maires du Palais.
Les Maires du Palais sont des sortes d’intendants qui veillent à l’approvisionnement et à la sécurité de la cour. Le premier qui a eu une certaine importance est Pépin de Landen né en 580 et mort en 640. Il est issu d’une riche famille de propriétaires terriens. Il assiste Clotaire II et le roi Dagobert.
Les successeurs de Dagobert se sont entredéchirés entre la Neustrie et l’Austrasie. L’appellation « rois fainéants ne correspond pas à une réalité si on compare cette période avec une autre. Elle provient certainement des guerres stériles entre les deux royaumes et souvent mener par les maires du Palais, les rois restant en retrait. C’est aussi en raison de l’avènement d’une nouvelle dynastie, les carolingiens, heureuse de disqualifier leur prédécesseurs.
En 687, le petit-fils de Pépin de Landen, Pépin II de Herstal, maire du Palais d’Austrasie tente d’apaiser les tensions. Il prend la tête d’une armée et affronte l’armée de Thierry III, roi de la Neustrie. Ce dernier est vaincu et s’enfuit. Pépin II au lieu de le faire tuer, l’accueille et le convainc de prendre à sa cour un de ses fidèles comme maire du palais.
Pépin II épouse Plectrude mais en coulisse, il est épris de la belle Alphaïde avec laquelle il a un fils appelé Charles né en 690. Vers 715, après la mort de mari, Pépin II, Plectrude se méfie de Charles et le fait emprisonner. Cependant, les nobles refusent de se soumettre à une femme et des révoltes apparaissent dans les provinces. Charles s’évade et rejoint l’Austrasie en révolte. Il parvient à prendre la tête des insurgés et se lance dans une guerre contre la Neustrie. Charles gagne la guerre et devient Maire du palais de la Neustrie et de l’Austrasie. Légitimiste, il met sur le trône le fils de Thierry III, Clotaire IV.
En fait, c’est Charles dit Martel (il prend des décisions qui assomme comme un marteau) qui gouverne. Après la mort de Clotaire IV, Charles Martel installe son frère Chilpéric II sur le trône.
Le 25 octobre 732, Charles Martel repousse les Arabes après une victoire à Vouillé près de Poitiers
A partir de 720, un nouvel ennemi menace le royaume. Les musulmans envahissent la Septimanie (Languedoc actuel). Narbonne est tombé. En 721, la cité de Toulouse est pillée. La même année, Chilpéric meurt. On sort Thierry IV d’un monastère pour l’introniser comme roi. En 724, la cité de Carcassonne est prise par les Sarrazins qui poursuivent leurs conquêtes. Autun tombe en 725.
En 732, des renforts musulmans arrivent, plusieurs milliers de soldats traversent les Pyrénées et rejoignent l’armée en poste à Toulouse. Ils foncent vers la ville de Bordeaux, écrasent les Francs menés par le duc d’Aquitaine Eudes et pillent la cité. Ils massacrent les habitants et se préparent à gagner Tours pour détruire le sanctuaire de Saint Martin.
Les Francs s’unissent face au danger et monte une armée menée par Charles Martel. Les francs avancent à la rencontre des Sarrasins et le 25 octobre 732, l’affrontement a lieu à Vouillé près de Poitiers. Très vite, les assauts des cavaliers arabes échouent et leur chef Abd-el-Rahman est tué. Les Sarrasins fuient. La victoire est totale. Charles Martel est glorifié comme le sauveur de toute l’Europe chrétienne. Charles Martel en profite pour annexer l’Aquitaine indépendante et le sud de la France. Il chasse les musulmans de la Provence.
Charles Martel meurt le 22 octobre 741. Toujours maire du palais, le royaume est partagé entre ses 4 fils : l’Austrasie pour Carloman et la Neustrie, la Bourgogne pour Pépin le bref et quelques territoires isolés pour Grifon un fils batard. Les rois Mérovingiens existent toujours mais n’ont plus aucun pouvoir.
La fin des rois Mérovingiens
Les nobles des royaumes n’acceptent pas l’hégémonie des Maires du palais et certains se révoltent avec à leur tête Grifon. Pépin le Bref et Carloman écrasent les insurgés à Loches et à Bourges dans un bain de sang et Grifon est emprisonné ainsi que sa mère. En 743, afin d’étouffer toute révolte, ils vont chercher dans un monastère Childéric III peut-être le fils de Thierry IV pour l’installer sur le trône mais sans pouvoir.
En 747, Carloman se destine à la vie monastique et laisse Pépin le Bref seul au pouvoir. Ce dernier envoie des ambassadeurs auprès du Pape pour s’assurer son soutien s’il se fait proclamer roi. Le Pape Zacharie l’adoube, heureux de bénéficier de son soutien. Childéric III est remplacé dans un monastère et Pépin le Bref réunit les grands du royaume à Soissons en 750.
En fin d’année 751, Pépin le Bref se fait désigner roi des Francs. Il a l’appui de l’Eglise surtout que son père Charles Martel avait encouragé l’évangélisation de la Germanie avec Boniface, un moine anglais. Ce dernier avec 55 compagnons est au Pays Bas pour vanter les mérites de la chrétienté mais malheureusement pour lui, les Germains préfèrent le dieu Thor. Boniface et ses compagnons sont massacrés.
En 753, les Lombards envahissent Rome, le pape Etienne II se réfugie en Francie où il obtient le soutien de Pépin le Bref.
Le Pape Etienne II sacre Pépin et ses fils le 28 juillet 754 à Saint Denis. Cette cérémonie celle l’alliance entre l’Eglise et la monarchie Franque et créé une dynastie. Ainsi tout retour en arrière est impossible. D’ailleurs, Childéric III meurt en 755, c’est la fin des rois mérovingiens.
En 755 et 756, Pépin le Bref part en guerre contre les Lombards .Il les soumet et offre à la papauté des territoires formant les premiers Etats pontificaux.
Pépin le Bref a deux fils avec son épouse Berthe au grand pied, Carloman et Charles né le 1er avril 742, le futur Carolus Magnus dit Charlemagne.
Date de dernière mise à jour : samedi, 11 février 2017