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----- CHRONISTOVISION : Un voyage dans la grande histoire du monde

Bellérophon et la chute d'un demi dieu

Le meurtre de Belléros

L’histoire commence par un meurtre. Hipponoüs et Belléros sont à la chasse et à la nuit tombée, Hipponoüs pense apercevoir un cerf. Il tend son arc et décoche une flèche. Un cri jaillit, un homme est à terre. Hipponoüs s’approche et se rend compte qu’il s’agit de son frère, Belléros. Hipponoüs est effondré. Il sera maudit par les dieux pour avoir tuer son frère. Dès lors, il s’appellera Bellérophon « tueur de Belléros ». Il enterre son frère puis se demande comment il peut se faire pardonner auprès des dieux.

Bellérophon est le petit fils d’un mortel condamné aux enfers par Zeus, Sisyphe. Pour l’éternité, il doit pousser un rocher au sommet d’une montagne.

Bellérophon est un prince de la cité de Corinthe. Pour le meurtre de son frère, il est condamné à l’exil. Il erre de cités en cités en espérant être accueilli pour être purifié par un roi.

 

Le viol de Sthénébée

Il pense au roi de Tirynthe Proétos. Arrivé au palais royal, il est accueilli chaleureusement par le roi. Bellérophon fait la rencontre de la reine Sthénébée. Une nuit, Bellérophon aperçoit une ombre entrée dans sa chambre. C’est la reine Sthénébée qui entre dans son lit.  Elle est follement amoureuse du jeune homme et commence à l’enlacer. Bellérophon est stupéfait et refuse ces avances en respect de l’hospitalité du roi. La reine se retire humiliée et furieuse.

Le lendemain, la reine accuse Bellérophon d’avoir voulu la violer. Le roi est anéanti et doit prendre une décision. Dans le doute, se méfiant des dieux, il ne peut pas tuer Bellérophon dans le respect de l’hospitalité. Proétos décide d’envoyer Bellérophon porter un message à son beau-père, Iobatès, le roi de Lycie.

Arrivé à la cour du roi de Lycie, Bellérophon est accueilli chaleureusement. Des fêtes en son honneur sont organisées durant neuf jours. Le 10ème jour, Iobatès décide d’ouvrir le pli du message transmis par son gendre et lit « tu tueras le porteur de ce message car il tenter de violer ta fille et aussi ma femme ». Iobatès est tout autant ennuyé que Proétos. On ne peut pas tuer un hôte sans recevoir les foudres des dieux. Il demande alors à Bellérophon de tuer un monstre qui empoisonne la cité.

 

Tuer la Chimère

Le monstre est muni de trois têtes, une tête de lion, une tête de bouc qui crache des flammes et une tête de dragon qui enflamme. Ce monstre se nomme la Chimère.  Le jeune homme rêve depuis longtemps de devenir un héros à l’image de Persée tuant la gorgone, Méduse. Il accepte le défi. Il doit ruser pour éviter les flammes du monstre. Il consulte un devin qui lui annonce qu’il ne peut vaincre la Chimère que par les airs. Pour cela, il doit capturer et dompter le fabuleux cheval ailé, Pégase. Ce cheval mythique est réputé indomptable.

Pégase est le cheval ailé né du corps de Méduse qui avait été décapitée par Persée. Ce dernier l’avait utilisé pour sauver Andromède sacrifiée au Kraken.

Pégase vivrait avec les Muses sur le mont illico. Bellérophon parcourt toutes les terres, cherchent jour et nuit. Rien, Pégase est introuvable.

Exténué et découragé, Bellérophon s’allonge le long du temple d’Athéna puis s’endort d’épuisement.

Athéna, déesse de la sagesse s’adresse à Bellérophon. « Je dépose à tes pieds un présent qui te permettra de dompter Pégase. Après ta victoire, construis un temple en l’honneur de Poséidon père de Pégase. Tu trouveras le cheval ailé à la fontaine de Pirèné situé prés de Corinthe ».

Bellérophon se réveille et voit le présent, c’est une bride en or. Il part en direction de Corinthe. Arrivé sur place, il voit Pégase et lui passe la bride d’or. Bellérophon l’enfourche et Pégase s’envole en direction de l’antre de la Chimère.

Sur place, Pégase fonce sur la créature, Bellérophon décoche ses flèches. Le cheval pilonne la Chimère avec ses sabots mais rien n’y fait, la bête résiste semble indestructible. Bellérophon place un morceau de plomb au bout de sa lance. Pégase fonce sur la bête, Bellérophon enfonce sa lance dans la gueule de la Chimère qui crache du feu et faire involontairement fondre le plomb dans sa gorge. Le corps de la créature se consume de l’intérieur. La bête est morte.

 

 

Bellérophon doit tuer les Solymes et les Amazones

Bellérophon revient au palais du roi de Lycie Iobatès. Il est fêté en héros par la foule. Pourtant, Iobatès ne manifeste aucune joie car pour lui, Bellérophon doit payer son affront fait à son gendre et à sa fille. Il lui ordonne de combattre de grands guerriers, les Solymes. Ce peuple est connu pour engendrer de féroces guerriers très violents et aguerris au combat. Le héros plein d’assurance par son exploit, accepte et part accomplir cette nouvelle mission.

Grâce à son cheval Pégase, Bellérophon combat victorieusement tous les combattants Solymes, laissant des centaines de cadavres gisant sur le sol.

Iobatès l’envoie ensuite combattre les terribles Amazones. Des femmes guerrières qui terrorisent la population. Elles descendraient d’Arès, le dieu de la guerre et de la Nymphe, Harmonie. Elles tueraient leurs enfants males dès leur naissance ou les rendraient boiteux ou aveugles pour s’en servir comme esclaves. Elles coupent aussi leurs seins droits pour mieux tirer à l’arc. Elles sont réputées invincibles au combat.

Bellérophon ne craint rien. Il part affronter les guerrières. Monté sur Pégase, il combat sublimement et parvient à vaincre toutes les Amazones. C’est un massacre.

Sur son chemin du retour, il met en déroute une bande de pirates, les Cariens.

 

Bellérophon, le demi-dieu

A son retour, les Lyciens sont en délire. Ils encensent leur héros. Encore une fois, Iobatès est dépité et s’interroge, Bellérophon est bien trop fort, est-il un homme ? Il serait le fils de Poséidon et non de Glaucos.

Peu importe, Bellérophon doit mourir !

Iobatès envoie ses meilleurs guerriers arrêtés le Héros. Bellérophon les repousse et les tuent.  Il se rend chez le roi et lui demande des explications. Iobatès s’explique et pense que son gendre s’est trompé sur le viol de sa fille.

Il n’y a plus de doutes, Bellérophon est bien un demi dieu, le fils de Poséidon.

Iobatès s’incline et offre sa fille au héros et le désigne comme son successeur. La nouvelle se propage en Anatolie et dans toute la Grèce.

 

Sthénébée doit mourir

Bellérophon est au sommet de sa gloire. Se souvenant d’Athéna, il fait construire un temple en l’honneur de Poséidon

Il pense maintenant qu’il est temps de châtier Sthénébée, celle qui l’a dénoncé à tort. Il envoie Pégase à Tirynthe. Sthénébée a entendu le triomphe de Bellérophon et reconnait que sa machination s’effondre. Apeurée, elle s’enfuit mais Pégase arrive au même moment. Le cheval lui propose de l’emmener. La reine accepte et Pégase s’envole au dessus de la mer. Au dessus des flots, le cheval se cabre, elle s’accroche puis tombe en pleine mer.

Bellérophon est comblée, sa vengeance est accomplie. Il épouse la fille du roi Iobatès, a trois enfants et règne sur la Lycie.

 

La fin de Bellérophon

Bellérophon commence à en avoir marre d’entendre que ses exploits  sont dus à son père Poséidon. Au fil des années, le ramener sans cesse à son père le conduit à le détester.  D’ailleurs Bellérophon affirme que son père est Glaucos et non Poséidon.

Que les dieux s’occupent de leurs affaires. Les dieux ne sont pour rien dans ses exploits. Devenu de plus en plus prétentieux, il se proclame aussi fort que les dieux. Les prêtres lui demandent d’abjurer ses blasphèmes. Noir de colère, Bellérophon entreprend de démolir le temple de Poséidon en criant, les dieux ne sont rien !

Un jour, Bellérophon se jugeant comme un dieu veut les rejoindre sur le mont de l’Olympe. Il enfourche Pégase et s’envole très haut dans les airs.

Les dieux l’observent. Zeus regarde cet attelage arrivé sur lui et lance alors un Taon qui pique Pégase. Ce dernier se cambre et Bellérophon tombe. La chute est vertigineuse. Bellérophon tombe dans un immense buisson épineux. Ses yeux sont arrachés. Il est presque mourant mais il survit.  Zeus ne veut pas sa mort.

Bellérophon se lève, il est aveugle et boite. Il empreinte un chemin, plein d’amertumes, il ère de territoires en territoires. Personne ne le revit et nul ne sait ce qu’il est devenu.