La christianisation de l’empire Romain
L’empereur Constantin parvient à rétablir l’unification de l’empire. Il impose le christianisme comme religion d’Etat. L’empereur Théodose en fera l’unique religion d’Etat. Leurs successions seront difficiles et l’unité de l’empire vit ses dernières années.
La dynastie Constantinienne (306/364)
L’arrivée de plus en plus croissante de tribus germaines au début du 4ème siècle va provoquer de grands bouleversements géopolitiques. En attendant, Constantin parvient à réunir l’empire romain et a lui redonner temporairement sa grandeur.
Constantin, l’empereur refondateur
A l’automne 312, Constantin a regroupé ses forces militaires. Il engage une campagne sur Rome pour éliminer Maxence. Il y parvient le 28 octobre 312 à la bataille du pont Milvius. . En Orient, le César de Galère, Maximin Daïa entre en conflit avec Licinius.
Les deux vainqueurs, Licinius et Constantin publie en 312, l’édit de Milan qui garantit aux Chrétiens la liberté du culte. Aidé de soldats Chrétiens, Licinius écrase Daïa en 313.
Les deux empereurs sont ambitieux et ne tardent pas à s’opposer. Constantin affronte Licinius en 324 et le bat. Licinius et son fils sont exécutés.
Constantin devient le seul empereur et met fin à la Tétrarchie.
L’empereur de tout l’empire Romain reconnait dans la Chrétienté une religion qui peut l’identifier comme le représentant de Dieu et le protecteur du peuple. Il aide à l’essor de la Chrétienté. Il interdit les châtiments corporels, limite l’esclavage et libéralise le droit civil. Les Chrétien s’identifient à l’empire et l’Eglise intègre certains pans de l’Administration. Il émet une monnaie d’or nommée « solidus » ancêtre du sou.
Depuis la Tétrarchie, Rome avait perdu son aura. C’était en plus une cité peu sécurisée face à des invasions étrangères. En 330, Constantin baptise la capitale de l’empire Romain à Byzance qu’il nomme Constantinople. La cité s’était fortement enrichie du commerce depuis plusieurs siècles par sa situation à l’entrée du Bosphore et de la mer noire. Elle est choisie par Constantin car imprenable du haut de ses murailles et par sa situation entre mer et terre.
Byzance était une ville fondée par le légendaire Byzas en -660 et colonisée par des Grecs venus de la cité de Mégare située en banlieue d’Athènes.
Constantin réinstaure la Tétrarchie en désignant ses deux premiers fils Constantin II et Constance II les prochains empereurs, son 3ème fils, Constant et son neveu Delmatius comme César.
Il fait construire à Rome en 320, l’arc de triomphe de Constantin proche du Colisée. Il convoque le concile de Nicée qui définit l’orthodoxie chrétienne centrée sur la divinité de Jésus contre la pensée arianiste présent dans l’empire.
La pensée de l'arianisme affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d'abord humain, mais un humain disposant d'une part de divinité.
Constantin réforme l’administration. Le nombre de fonctionnaires est augmenté pour une meilleure organisation de l’empire. L’empereur accorde le repos dominical et lutte contre la prostitution familiale qui voulait que les enfants de prostituées étaient vouées automatiquement à la prostitution. Il prône plus d’humanité dans les prisons et moins de recours à la torture.
Il met fin au culte du dieu Mithra. Constantin fixe la date de Noël au 25 décembre (date de fête romaine depuis des siècles) et se fait baptiser sur son lit de mort en 337.
La mort de Constantin laisse place à des conflits sanglants entre ses successeurs. Tout d’abord ses cousins placés sur des trônes de provinces romaines sont exécutés par ses fils. Ces derniers s’entretuent et le dernier survivant, Constance II devient le nouvel empereur.
Le christianisme devient religion d’Etat sous Constantin.
En 293, l’empereur Dioclétien scinde l’empire en deux entre l’Orient avec sa capitale Byzance et l’occident géré par Rome. Il instaure ma Tétrarchie avec un empereur et un César dans chacun des empires. Constantin devient en 307 César des Gaules. Après sa victoire contre Maxence, Constantin publie en 312, l’édit de Milan qui garantit aux Chrétiens la liberté du culte.
Constantin devient l’empereur unique des deux empires en 323. Il convoque et préside en 325 le premier concile à Nicée qui définit l’orthodoxie chrétienne centrée sur la divinité de Jésus contre la pensée arianiste présent dans l’empire. Il met fin au culte du dieu Mithra. Constantin fixe la date de Noël au 25 décembre (date de fête romaine depuis des siècles) et se fait baptiser sur son lit de mort en 337.
La religion chrétienne gagne la plupart des villes en Gaule. Les campagnes sont encore isolées de cette conversion et Martin évêque de Tours en 371 entreprend de les évangéliser. Fils d’un officier romain d’origine slave, Martin intègre la légion romaine du Rhin. En garnison à Amiens, un soir d’hiver 354, Martin croise un mendiant frigorifié. Il découpe la doublure de son manteau et le donne au pauvre. La nuit suivante, le christ lui apparait en songe vêtu de son manteau. En 356, Martin quitte l’armée et rejoint Hilaire évêque de Poitiers. Les deux vont sillonner la France pour évangéliser les païens. Martin devient évêque de Tours en 371. Il meurt en 397 lors d’un de ces périples.
Vers 350, l’évêque Hilaire évangélise la région du grand Poitou et devient le 1er évêque de Poitiers. Il meurt en 368.
En 354, le pape Liberus décide comme jour de naissance de Jésus le 25 décembre. Dans l'empire romain le 25 décembre correspondait à la date de naissance du dieu iranien Mithra vénéré par les grecs et les romains au début de l'ère chrétienne. Comme Jésus, Mithra fut mis au monde dans une grotte par une vierge immaculée. Déjà présent dans l'empire Hittite, Mithra est la déesse de la lumière.
Constance II, l’empereur paranoïaque
Comme tous les autres empereurs, Constance rencontre des difficultés à protéger l’empire et imposer ses ordres sur tout le territoire. Se méfiant des généraux, il envoie son cousin Gallus en Syrie pour gouverner la partie orientale de l’empire. Gallus use de brutalité et fait exécuter de nombreux nobles en Antioche causant un désordre général. Constance le rappelle à Rome et le fait exécuter pour incompétence.
La Gaule est généralement envahie par des hordes de Germains. Gallus envoie le frère de Gallus, son cousin Julien, dernier des Flaviens. En 355, il le fait César de la Gaule, d’Hispanie et de Grand Bretagne. Il lui donne la main de sa sœur Hélène. Julien gouverne ce grand territoire mais l’état major installé à Milan est sous les ordres de Constance. En fait, Constance se méfie de tout le monde et laisse à Julien peu de pouvoir. Ses propres officiers sont des fidèles de l’empereur.
Julien étonne. Il est brillant et fait preuve d’une grande bravoure repoussant les Alamans. En 356, il parvient même à écraser les alamans et à capturer leur chef Chnodomar qu’il envoie à Constantinople en cadeau à l’empereur. Les Francs Saliens sont matés et repoussés au-delà du Rhin.
L’empereur se méfie des victoires de julien et craint qu’il devienne un nouvel usurpateur. Constance II revient à Constantinople en 357 après des victoires décisives contre les Sarmates et les Quades sur les rives du Danube. Au sud, les Perses reprennent leurs hostilités. Le roi perse Shahpur II lance une vaste offensive en Mésopotamie et remonte le proche Orient. Constance ordonne à Julien de lui envoyer ses meilleures légions pour faire barrage aux Perses.
Les soldats romains installés en Gaule ne veulent pas partir en Mésopotamie et quitter leur famille. Ils acclament Julien et le porte en Auguste, c'est-à-dire empereur. Une nouvelle fois, une guerre civile démarre.
En 360, Julien installe son armée près de Vienne. Constance bataille en Mésopotamie contre les Perses. Apprenant que Julien arrive en Illyrie, Constance remonte avec son armée vers Constantinople. Durant le périple, Constance tombe malade à Tarse en octobre 361 et meurt le 3 novembre 361. Sur son lit de mort, il se fait baptiser et désigne Julien comme successeur dans l’intérêt de l’empire pour perpétuer la dynastie Constantinienne et éviter une nouvelle guerre civile.
Julien devient le nouvel empereur incontesté.
Julien, l’apostat
Son règne débute par un édit de tolérance pour toutes les religions, juive, chrétienté et paganisme.
A partir de 362, Julien féru de philosophie Grecque accepte difficilement les dogmes de la Chrétienté et tente d’imposer le culte du dieu solaire. Il souhaite faire évoluer le christianisme en néoplatonicien. Il est plutôt admiratif de la piété du monde juif.
Les Perses sont toujours aussi dangereux. Julien par en expédition jusqu’à la capitale Ctésiphon. Le 23 juin 363, lors d’une retraite, il est mortellement blessé par une flèche. Il aurait déclaré que le Christ l’aurait vaincu.
En ayant voulu freiné ou du moins changer la religion chrétienne, l’Eglise va le nommer Julien l’Apostat, celui qui a trahi sa religion après avoir été élevé par des religieux arianiste. Pourtant, Julien a voulu seulement éviter les dérives sectaires d’une religion grandissante et vengeresse des persécutions de dioclétien notamment.
Jovien, le pacifiste
La mort de l’empereur est une catastrophe, l’armée Romaine est enfoncée en territoire perse et aucun successeur n’est pressenti. L’Etat major désigne alors le commandant de la garde impériale Jovien.
Le nouvel empereur refuse de poursuivre la guerre contre les Perses et veut négocier une paix avec leur roi Shahpur II. Ce dernier intraitable accepte après de nombreuses concessions de Jovien. Pour les Romains, il s’agit d’une paix déshonorante. En effet, les Perses récupèrent de nombreux territoires menaçant l’empire alors qu’ils étaient en situation de faiblesse. Cependant, Jovien a permis à ses légions de sortir du bourbier perse et d’éviter le sort de Valérien un siècle plus tôt.
Chrétien lui même, il prononce lui aussi un édit de tolérance qui profite à tous Chrétiens comme Païens. A 33 ans, il meurt brusquement le 17 février 364 à l’âge de 33 ans.
La dynastie Valentinienne (364/455)
Valentinien 1er et sa succession conflictuelle
Les hauts dignitaires romains ne veulent pas voir le fils de Jovien prendre sa succession. Ils désignent un gouverneur de province nommé Valentinien.
Le 24 août 367, il tombe gravement malade et désigne son fils Gratien comme successeur. Il prend pour capitale la ville de Trèves.
La Gaule est une nouvelle fois envahie par les Alamans. Valentinien parvient à les faire repousser en renforçant l’armée romaine de Gaule.
En Grande Bretagne, Des Scots et des Pictes associés à quelques guerriers Germains bousculent la défense romaine. Le général Théodose l’ancien parvient à les repousser.
Lors d’une expédition contre les Sarmates, en novembre 375, Valentinien meurt en Pannonie. Les soldats sur place désignent son second fils, Valentinien II âgé de 4 ans comme nouvel Auguste.
Gratien accepte le partage de l’empire et laisse l’Illyrie à Valentinien et l’Orient à son oncle Valens.
Il s’ensuit une période trouble. Valens est tué lors d’une bataille contre les perses en 378. En Orient, c’est le fils de Théodose l’ancien, Théodose qui devient le nouvel empereur.
Théodose 1er décrète la chrétienté seule religion d’Etat
Théodose 1er signe un traité de paix avec les Wisigoths qui en échange s’installent en dessous du Danube. Le 28 février 380, l’édit de Thessalonique signé par Théodose et Gratien fait de la religion catholique l’unique religion d’Etat. Gratien rejette le titre de « Pontifex maximus » pour le donner au Pape, évêque de Rome. Il s’ensuit des brutalités des chrétiens vis-à-vis des païens. Des statuts sont abattus, des temples sont incendiés et des exécutions sommaires ont lieu.
En 383, Gratien est tué près de Lyon dans une bataille qui l’oppose à un général hispanique usurpateur nommé Maxime. Valentinien II installé à Milan est toujours empereur d’Illyrie. L’empire a donc 3 empereurs.
En 387, Maxime poursuit son offensive en Italie et s’installe à Rome. Il a chassé au préalable Valentinien II qui se réfugie auprès de Théodose. L’empereur d’Orient épris de la sœur de Valentinien, intervient en sa faveur. Son armée menée par le général franc Arbogast défait celle de Maxime. Ce dernier et son fils Victor se rendent à Aquilée. Arbogast les fait exécuter.
En 380, sous le règne de l’empereur Théodose (379/395), l’édit de Thessalonique fait du christianisme la seule religion de l’empire. Les païens sont à leur tour martyrisés comme Hypatie. En 415, la mathématicienne Hypatie d’Alexandrie dirigeante de l’école néoplatonicienne est assassinée par les chrétiens la jugeant blasphématrice pour son culte des sciences et de la philosophie.
Le nouvel empereur de l’empire unifié Théodose met Valentinien II sous la protection d’Arbogast.
En 392, le jeune Valentinien âgé de 17 ans réside à Vienne. Il reçoit des informations sur une invasion germanique en Pannonie. Il demande qu’Arbogast intervienne avec des légions venues de Gaule. Arbogast s’y oppose craignant une offensive de Germains Francs. Valentinien exige le renvoi du général. Le lendemain, le 15 mai 392, Valentinien est retrouvé mort.
Au concile de Constantinople en 392 l’arianisme est mis de côté.
Arbogast voulant écarter sa responsabilité d’avoir tué le jeune valentinien, proclame un fonctionnaire Eugène comme nouvel empereur.
Théodose veut en finir avec ce nouvel usurpateur. La bataille a lieu le 6 septembre 394 près d’Aquilée. L’armée d’Arbogast et d’Eugène est vaincue. Ils se donnent la mort tous les deux.
En 394, Théodose très pieu interdit les Jeux olympiques jugés de diffuser le paganisme.
Le 17 janvier 395, Théodose meurt d’hydropisie près de Milan.
L’empire est une nouvelle fois coupé en deux entre les fils de Théodose, Flavius Arcadius gouverne l’Orient et Flavius Honorius l’Occident.
En 395, après la mort de Théodose, l’empire est de nouveau coupé en deux entre l’occident et l’Orient.
A l’époque, la chrétienté est déchirée par des courants de pensée qui se combattent violemment et physiquement ; les ariens sont les disciples d’un prêtre, Arius, qui nie que le Christ soit Dieu fils de Dieu au contraire de l’Église orthodoxe. Les ariens sont très influents auprès du pouvoir politique.
La contre attaque des anti-arianistes s’impose avec les grands penseurs chrétiens qui façonnent les rites et dogmes de l’Eglise, Jérôme traduit la bible, Saint Augustin définit les concepts religieux. Les Eglises se construisent sur les anciens temples.
Au cours du 5ème siècle, l’Eglise de la Gaule se structure. Chaque cité gallo romaine forme un diocèse géré par un évêque assisté de prêtres. Ces religieux vont devenir les représentants du peuple après l’effondrement de l’empire romain d’occident. Le triomphe du christianisme annonce la fin d’un monde.
Avant les invasions barbares, la population en Gaule est de 9 millions de personnes.
En l’an 400, les romains ont construit 856 thermes et bains publics à Rome et initient les débuts de l’alchimie en Europe.