Créer un site internet
----- CHRONISTOVISION : Un voyage dans la grande histoire du monde

L’anarchisme - les années de violence

A la fin du 19ème siècle, Paris est devenue le centre mondial des courants anarchistes. Le mouvement anarchiste tombe dans la violence  après des années de répression policière et politique.

 

La propagande anarchiste par la violence

Louise Michel de retour d’exil de nouvelle Calédonie organise des conférences sur les bienfaits de l’anarchisme. Lors d’une manifestation, elle portera un drapeau noir pris comme symbole  de l’anarchisme. A la même époque, une revue éditée à Lyon portera le nom « le drapeau noir ». L’anarchisme a son emblème même si le drapeau rouge est souvent arboré.

C’est aussi à cette époque en 1888 que la chanson de l’Internationale écrite par Eugène Pottier lors de la répression sanglante de la commune de Paris en 1871, est mise en musique. Elle deviendra l’hymne socialiste  et anarchiste à travers le monde.

Au moment où le courant nihiliste est sévèrement réprimé en Russie, où des manifestations ouvrières sont réprimées dans le sang dans toute l’Europe,  pour Louise Michel et de nombreux leaders anarchistes, il est temps de passer à l’action, les manifestations n’aboutissent à rien.

 

Le nihilisme est un courant de pensée proche de l’anarchisme reposant sur une doctrine politique n'admettant aucune contrainte de la société sur l'individu, et refusant tout absolu religieux, métaphysique, moral ou politique. En 1881, le groupe Narodnaïa Volia réussit à assassiner le Tsar Alexandre II, pourtant moins autocrate que ses prédécesseurs. Le pouvoir suprême passe alors à son fils, qui a des idées moins « libérales ». Il réprime violemment le mouvement nihiliste jusqu’à l’anéantir. Le nihilisme parvient à subsister dans certains mouvements de penser proches de l'anarchie sur tous lescontinents.

 

Louise Michel, l’italien Malatesta et Le russe Kropotkine se rendent à la première internationale anarchiste à Londres. Louise Michel exhorte les travailleurs à se révolter. Il faut des coups d’éclats. Les anarchistes doivent passer à un mode d’action violente pour changer la société.

Un certain François Königstein dit Ravachol  est convaincu par ses mots d’ordre. Ravachol veut détruire le vieux monde en faisant exploser des bombes artisanales. Les 11 et 15 mars 1892, il dépose des bombes dans les logements du juge et de l’avocat général qui ont condamné à la prison ferme des manifestants anarchistes arrêtés lors d’une manifestation à Clichy qui a mal tourné. Les bombes explosent mais ne tuent personne.

La police le traque avec l’aide des journaux proches de la bourgeoisie. Ravachol devient emblématique, soutenu par la classe ouvrière.

A la fin du mois de mars 1892, Ravachol et ses compagnons d’arme sont arrêtés. Durant le procès, Ravachol défend ses actions et l’anarchisme. Il est condamné à mort. Il accueille le verdict au cri de « Vive l'anarchie ! ».Ravachol est exécuté le 11 juillet 1892, à Montbrison. Loin de calmer les anarchistes, ils appellent à la vengeance, Ravachol est devenu un martyr.

Des bombes explosent partout : Le café où a été arrêté Ravachol, est dynamité, le patron du bar est tué. Le 8 décembre 1893, Auguste Vaillant  lance une bombe dans la chambre des députés. La bombe ne fait aucun mort et pourtant Vaillant est guillotiné.

D’autres anarchistes commettent des attentats parfois meurtriers à Paris mais aussi dans de nombreuses villes de province. La France est sous tension, la population a peur.

La stratégie des attentats fait débat au sein du courant libertaire. Néanmoins, de nombreux intellectuels de l’époque soutiennent  ces actions violentes, Pissarro, Rodin, Oscar Wilde, Jacques London, Stéphane Mallarmé, Emile Zola. Ils considèrent que la terreur bourgeoise  a créer l’anarchisme.

Le 24 juin 1894, le Président de la République, Sadi Carnot est assassiné par un jeune italien Caserio. Ce dernier est guillotiné quelques jours après.

Des lois d’exception  ou dites « scélérates » sont votées pour censurer toute propagande anarchiste. Les anarchistes sont traqués et fichés. Ils deviennent dans la plupart des pays occidentaux des individus à abattre. Ils sont refoulés aux frontières, arrêtés sans motif. Tous les Gouvernements s’unissent pour en finir avec l’anarchisme.

Pourtant, les attentats continuent à travers le monde, des chefs d’Etat sont assassinés, les Président d’Uruguay et d’Equateur sont tués comme le roi et le prince héritier du Portugal  et le Président du parti conservateur espagnol.

En 1898, l’impératrice d’Autriche Elisabeth dit Sissi est assassinée.  En septembre 1901, c’est le Président des Etats-Unis McKinley qui est tué. Son assassin sera exécuté sur la chaise électrique.

A la veille de la première mondiale, le roi grec Georges 1er est tué comme l’archiduc François Ferdinand héritier de l’empire austro hongrois

Ces assassinats bien que limités sur le nombre d’années mais tellement symboliques ont plutôt discrédité le mouvement libertaire.

 

Le syndicalisme révolutionnaire

Dans la plupart des pays industrialisés, les ouvriers ont acquis le droit de s’organiser en syndicat. En 1884, la loi Waldeck-Rousseau autorise la création des syndicats sauf dans la fonction publique.

Les bourses du travail créées à la fin du 19ème siècle par des anarchistes ont permis de développer les premiers syndicats et de leur donner une assise plus organisée.  Ainsi les premiers syndicats créés à partir de bureaux de placement ont peu à peu bénéficié de locaux communaux et de subventions publiques pour subsister. Ces bourses du travail deviennent des lieux d’échanges, de réunions et d’activités culturelles. On les appellera plus tard  les maisons du peuple souvent occupées par la CGT créée le  23 septembre 1895 à Limoges et dirigée par un anarchiste Emile Pouget.

Durant cette période, ce sont très souvent des anarchosyndicalistes qui gèrent ces maisons du peuple au sein de la CGT en quête permanente d’autonomie et d’autogestion.

Il devient alors évident pour le mouvement anarchiste de refuser la légitimité du vote dans les élections nationales et locales. C’est par le syndicalisme et la grève générale que surviendra un monde nouveau libéré des contraintes religieuses, capitalistes et étatiques.

A la fin de ce 19ème siècle, dans les usines et dans les mines, les accidents du travail sont toujours aussi courants et les conditions de travail des ouvriers ne se sont guère améliorées.

Le capitalisme tue comme le 10 mars 1906 à Courrières, une petite ville du Pas de Calais. Un coup de poussier  gigantesque fait exploser 110 kilomètres de galerie minières. Plusieurs mineurs sont tués sur le coup, des chevaux sont projetés sur le carreau de la fosse. Trois jours après l’explosion, les recherches pour trouver des survivants sont arrêtées et on décide de boucher la mine pour étouffer l’incendie et préserver le gisement. 7 jours plus tard, 14 mineurs parviennent par leurs propres moyens à s’extraire de la fosse. On compte 24 survivants et 1099 mineurs morts dans la catastrophe. Les familles sont scandalisées par la gestion de la société minière.  Une crise sociale et politique s’enclenche. Les syndicalistes, anarchistes et communistes manifestent. Le mouvement social gagne les autres centres miniers. On compte 60 000 grévistes.

Georges Clémenceau le ministre de l’intérieur envoie 30 000 gendarmes pour maintenir l’ordre. Les anarchistes demandent alors la journée  de 8 heures et un jour de repos hebdomadaire. La catastrophe a suscité une compassion dans toute l’Europe. Des sommes d’argent sont collectées.

Le Gouvernement  cède et autorise le jour de repos hebdomadaire.

Pour faire plier la bourgeoisie, la grève générale devient le mot d’ordre dans toutes les villes. Le syndicalisme anarchiste et révolutionnaire se développe sur tous les continents, la CNT (confédération nationale du travail) en Espagne, la FORA en Argentine, les IWW aux Etats-Unis.

Ce mouvement libertaire est repris par les femmes qui à cette époque n’ont pas le droit de vote et peu d’autres droits face à leurs époux.

Après la grande figure de Louise Michel, on citera les américaines Emma Goldman, Voltairine de Cleyre et Lucy Parsons, l’argentine Virginia Bolten. Ces femmes anarchistes et féministes sont souvent arrêtées violentées et parfois exécutées comme Kanno Sugako exécutée par la justice japonaise à l'âge de 29 ans le 25 janvier 1911 après avoir été condamnée injustement pour trahison contre l’Etat.

Cependant, pour certains leaders anarchistes comme l’italien Malatesta, le syndicalisme se préoccupe trop de perdurer et oublie l’objectif principal de l’anarchie,  détruire les pouvoirs établis et construire un monde égalitaire et libertaire.

Dès lors, suite à une répression disproportionnée et face une désillusion de l’insurrection armée, d’un mouvement syndical trop installé, de nombreux révolutionnaires anarchistes se tournent alors vers l’individualisme.

 

 

La révolution individuelle

Joseph Albert dit Libertad né en 1875 à Bordeaux est l’une des têtes pensantes de ce nouveau courant anarchiste. Il est parmi les fondateurs, en 1902, de la Ligue antimilitariste et participe à l'essor du mouvement des « Causeries populaires ». En avril 1905, il fonde le journal Anarchie.

Il prône le droit au bonheur simple et émancipé de toutes contraintes politiques et religieuses. Ces adeptes sont pour la séparation de l’Eglise et de l’Etat et de fervents soutiens pour la laïcité. Ce sont aussi des partisans du capitaine Dreyfus dans une France déchirée par l’antisémitisme.

Ils sont contre les bagnes pour enfants et pour le féminisme. Ils sont plutôt pour l’amour libre et rejettent les fondements de la bourgeoisie et sont contre la famille, le travail et la patrie.

Ils créent des centres collectifs dans les campagnes et organisent des universités  où les débats d’idées foisonnent. Préfigurant le retour à la nature dans les années 1970, ils acquièrent des fermes à l’abandon et grâce à l’entraide et sans argent, créent des lieux communautaires vivant des fruits de la terre. Certains partent en Amérique du sud ou dans des iles lointaines pour fonder des villages libertaires.

Cependant, la plupart de ces villages sont peu à peu abandonnés, la vie communautaire ne semble pas fonctionner. Les individus ne sont pas prêts. Il faut donc rééduquer les enfants trop formaté aux idées bourgeoises autoritaires et centralisatrices. Il convient de les préparer à vivre dans cette société nouvelle.

Il faut faire l’homme nouveau  avant d’organiser la société nouvelle.  De nouvelles écoles voient le jour et notamment en Espagne avec l’école moderne fondée par Francisco Ferrer, un pédagogue anarchiste.

Le fondement de l’école repose sur la mixité, l’égalité sociale, la transmission d’un enseignement rationnel, l’autonomie et l’entraide. L’objectif est de donner une pleine autonomie aux enfants en supprimant toute hiérarchie sociale même entre le professeur et l’élève. L’enfant doit savoir tout faire et tout savoir. Plus d’une centaine d’écoles du même type ouvre en Espagne. Ces écoles vont inspirer les modern schools aux Etats-Unis.

Cependant, ces écoles inquiètent la bourgeoisie et surtout l’Eglise qui a à cette époque une forte influence sur  l’éducation. « Il faut en finir très vite avec ces écoles qui gangrènent le cerveau des enfants ».

Ce sera chose faite à l’issue de la « semaine tragique » à Barcelone en 1909. Le 26 juillet 1909, une grève générale est déclenchée par un syndicat anarchiste en protestation contre la mobilisation de réserviste pour partir à la guerre contre le Maroc. Le mouvement se transforme rapidement en émeute, l’armée intervient soutenue par l’Eglise. Les affrontements font plus d’une centaine de morts et une vingtaine d’églises sont incendiées.

La monarchie désigne alors Francisco Ferrer comme l’instigateur du mouvement et le fait à tort condamner à mort. Il est fusillé le 13 octobre 1909 malgré des protestations venant de nombreux pays. Des émeutes ont lieu dans de nombreuses villes comme à Paris.

On sent que le monde est en train de basculer, en 1905, en Russie, des révoltes populaires contre l’exploitation des hommes sont réprimées par la monarchie dans le sang. D’autres révoltes ont lieu en Allemagne, en Crète et en Hongrie. Une grève générale  est déclenchée en Pologne. Au Chili, la police tue plusieurs centaines de travailleurs en révolte contre une décision gouvernementale. Des mouvements de révolte se forment au Japon, en Mongolie, en Macédoine et en Perse. Les mouvements anarchistes n’ont jamais été aussi puissants mais à chaque fois ils sont réprimés avec férocité et souvent dans le sang.

C’est dans ce contexte que certains anarchistes vont alors se tourner vers la violence en brandissant publiquement l’étendard de l’anarchie et avec l’assurance du destin qui les attend.

 

En 1912, le banditisme

En 1907, lors du congrès international anarchiste, à l’opposé du mouvement individuel, d’autres anarchistes prônent un mouvement politique international organisé sous forme de fédération nationale et de décréter la grève générale en cas de guerre entre les nations.

En 1910, au Mexique, la révolution paysanne enflamme les campagnes. Les mouvements zapatistes luttent contre la réélection truquée du général Diaz à la Présidence. Pancho Villa et Emilio Zapata sont les figures marquantes de cette révolution. Dans le monde, les anarchistes soutiennent cette révolution.

Pourtant, dans ce monde où l’anarchie commence à s’installer dans le monde politique, certains anarchistes préfèrent l’action violente.  Des groupes se forment et s’en prennent à la bourgeoisie en attaquant des banques et en dilapidant des bourgeois.

Buenaventura Durruti qui organise avec le groupe « solidarios » en 1922 des actions armées en Espagne mais aussi en Amérique du sud notamment contre le mouvement du Pistolérisme, sorte de milice armée employée par le patronat espagnol pour tuer des leaders syndicalistes.

Severino Di Giovanni italien exilé en Argentine suite au coup d’Etat de Mussolini qui deviendra l’un des plus grands bandits anarchistes de la fin des années 1920.

En Ukraine, en 1905, un certain Nestor Makhno  âgé de 16 ans intègre l’union des laboureurs pauvres et chargée d’exproprier les riches propriétaires terriens   pour redonner les terres aux paysans. Il sera plus tard le fondateur de l'Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne qui, après la révolution d'Octobre et jusqu'en 1921, combat à la fois les Armées blanches tsaristes et l'Armée rouge bolchévique.

En France, c’est Marius Jacob, né en 1879 à Marseille et mort en 1954 à Reuilly, anarchiste cambrioleur qui choisit ses cibles, les bourgeois, les militaires et les prêtres en signant la plupart de ses cambriolages par de petits mots ironiques. Avec sa bande, il commet plus de 500 cambriolages entre 1900 et 1903. Marius Jacob n’a jamais versé le sang et ces méfaits se déroulaient avec une certaine élégance.  Il est arrêté en 1903 puis envoyé au bagne de Cayenne. Sa générosité envers les pauvres puisqu’il ne gardait quasi rien de ses vols, inspira Maurice Leblanc dans  son personnage d’Arsène Lupin.

Le 3 janvier 1911, à Londres, la police tente d’interpeler deux anarchistes révolutionnaires d’origine Lettones soupçonnés d’avoir commis un cambriolage qui a mal tourné plusieurs jours plus tôt, se réfugient dans un immeuble situé à Sidney Street. La riposte armée des deux assiégés  repousse la police qui appelle en renfort l’armée pour les déloger.

C’est la bataille de Stepney qui dure plus de 6 heures. Un certain Winston Churchill, ministre de l’intérieur, assiste au siège et ordonne  à l’artillerie de pilonner le bâtiment puis de l’incendier. Les deux anarchistes sont tués.  La foule est amassée pour regarder « le spectacle ». Un certain Jules Bonnot qui selon la légende aurait été le chauffeur de Conan Doyle à Londres en 1910, fait partie de cette foule.

 

La bande à Bonnot ou les bandits tragiques

De retour de Londres, fin 2010 où Bonnot aurait fréquenté les mouvements anarchistes, il convoite de constituer une bande pour braquer les banques.

Fin 2011, Bonnot rencontre Victor Serge rédacteur du journal  « l’anarchie » puis deux anarchistes partisans de la violence octave Garnier et Raymond Callemin dit « raymond la science.

Bonnot par son expérience et son intelligence emmène son équipe dans une série de braquages et de meurtres sans précédent. Pour la première fois, les braqueurs utilisent la voiture pour échapper aux policiers. Le 21 décembre dans la rue Ordener à Paris, ils braquent un encaisseur de la société générale, le blessent grièvement puis s’enfuient à bord d‘une auto. Plus tard, ils tuent un veilleur de nuit pour cambrioler une voiture, ils abattent en février 1912 un policier en peine rue puis en mars 1912 le chauffeur et le propriétaire d’une automobile et enfin tuent deux employés de banque dans un braquage de la société générale à Chantilly.

Ils deviennent rapidement les ennemis publics numéro 1.  Leurs têtes sont mises à pris et les toutes nouvelles brigades du tigre créées par Clémenceau les pourchassent.

Loin d’être impressionnés, les anarchistes revendiquent leurs méfaits et octave Garnier défie la police dans un courrier publié dans la presse anarchiste.

Pourtant, la fin de la bande à Bonnot est proche. En avril 1912, les comparses de Bonnot sont tous arrêtés sauf Garnier et Bonnot. Le 27 avril 1912, Bonnot est repéré dans un pavillon à Choisy-le-Roi. Bonnot s’y retranche et repousse les assauts des policiers. Le préfet de police demande des renforts. L’armée est même sollicitée.   Le siège du pavillon est posé et attire une foule de curieux venu voir le spectacle. Le 28 avril 1912, la police décide  de faire exploser le pavillon puis de mener l’assaut final. Bonnot est grièvement blessé puis est trainé par les policiers hors de la maison sous les applaudissements de la foule. Il  décède peu avant son arrivée à l’hôpital.

15 jours avant, dans la nuit du 14 avril  au 15 avril 1912, le Titanic coulait au large de Terre neuve.

Le 14 mai 1912, Garnier est localisé dans un pavillon à Nogent sur marne avec un autre comparse. Après 9 heures de siège, les deux anarchistes sont abattus et la police doit  repousser une foule   de curieux haineux voulant massacrer les corps sans vie des deux forcenés.

En février 1913, le procès des survivants a lieu. Callemin et trois autres anarchistes sont condamnés à mort. D’autres sont condamnés aux travaux forcés et Victor Serge à 5 ans de prison avant de participer activement à la révolution russe au côté de Trotski. Il deviendra l’un des opposants en exil de Staline.

La cavale de la bande à Bonnot a discrédité le courant anarchiste même si pour certains, Bonnot reste un figure emblématique de lutte sociale contre la bourgeoisie.

C’est la fin du banditisme anarchiste.

Et pourtant, le mouvement anarchiste mondial associé aux socialistes n’a jamais été aussi puissant. Des manifestations et des grèves ont lieu dans de nombreux pays comme en Italie sous la conduite d’Errico Malatesta.

Les impérialistes et la bourgeoisie ne pouvaient laisser monter  ces mouvements révolutionnaires. Les lois dites « scélérates » votés en 1893 et en 1894 pour ficher et réprimer les anarchistes ne suffisent pas. 

Ce climat de violence avec la bande à Bonnot, la mort de  l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l'Empire austro-hongrois puis le meurtre de Jean Jaurès, vont servir de prétexte pour jeter des millions de jeunes travailleurs dans une guerre nationaliste effroyable qui fera beaucoup plus de morts que toutes les révolutions sociales.

Date de dernière mise à jour : vendredi, 11 mai 2018

×